En écho à ce post de Leeloolene, voici une histoire qui m'est revenue hier en mémoire.
Ca se passe dans le RER A, aux beaux jours, je m'en retourne vers cette riante bourgade my sweet banlieue pourrie[1]. Je ne sais plus si je bouquine ou si j'écoute Dire Straits sur mon Aiwa rouge (ça fera bien rire les gamins dans quelques années, nos balladeurs à côté de leurs lecteurs MP3) et il me semble que la charmante demoiselle assise sur le strapontin en face du mien feuillette une revue.
Toujours est il que je l'observe avec un peu d'inssistance parce que je trouve sa robe super jolie. Je ne me rappelle plus que la couleur (violette), l'histoire date un peu. À l'époque je suis déjà avec Kaori, et je me dis que cette robe géniale irait vachement bien à ma chérie. Mais j'ai beau observer, détailler, je ne vois pas de quelle genre de boutique elle vient.
La jeune fille finit par lever les yeux et remarque que je la regarde. Oups ! Je détourne les yeux, sans doute en rougissant de m'être fait "griller".
Je cogite pas mal, quand même, ce serait une super idée de cadeau à l'improviste. Je mate à la dérobée de temps en temps, en effet cette robe est super bien, ha zut, elle m'a encore repéré.
Nos regards se croisent à plusieurs reprises. Elle sourit un peu, si bien que j'envisage un instant d'aller simplement lui demander d'où vient sa robe. Puis je me ravise. Je vais quand même pas aller l'emm...bêter comme tout ces gros lourdauds à casquettes qui importunent à tout va les voyageuses avec des plans dragues à deux balles.
Nan.
Et pis en plus, on arrive à Conflans Sainte Honorine, elle va surement descendre, je n'ai donc plus le temps.
Bon, elle est pas descendue, mais c'est pas une raison.
Elle doit se faire aborder à tout bout de champs par des gros nazes, je vais pas en rajouter pour cette histoire de robe...
Bref, je tergiverse, espérant à chaque station qu'elle descende histoire de régler la question. Ce qu'elle ne fait évidemment pas jusqu'à ma destination.
Me voilà donc derrière elle sur l'escalator. Et je me tâte suis plein d'hésitation.
Allez, quoi, t'es un grand garçon, tu peux parler aux filles ! Ouais, mais nan, Je vais l'emmerder. Pfff, tu parles, ça fait bientôt 30 minutes que tu la reluques, autant l'aborder pour lui expliquer pourquoi et éviter de passer pour un pervers.
Mmh. Certes.
Allez, go.
"Excuse moi, (oui, on est entre jeunes, on se tutoie)
- Oui ? sourit elle (genre ha tiens, il se décide finalement ?)
- Je voudrais pas t'embêter, mais depuis tout à l'heure, je trouve ta robe très jolie et j'aimerais savoir où tu l'as achetée pour éventuellement l'offrir à ma copine.
- Ha, merci. Ca vient de "La City"
- Cool, j'irai fai...
- Mais elle date de l'année dernière et je crois qu'il ne la font plus.
- Dommage. Tant pis, j'irais faire un tour quand même sait on jamais. Merci et bonne journée !"
Et je me casse, limite comme un voleur, abasourdi par l'exploit que je viens de réaliser en bravant ma timidité.
Le fait est que, effectivement, "La City" avait changé de collection et qu'ils ne faisaient plus rien de beau cette année là. Du coup, je ne sais plus si Kaori a eu un cadeau surprise, en tout cas, pas de robe.
Un peu plus tard, j'ai parlé de cette histoire à une amie. La réaction a été sans appel :
" Mouarf !! Elle a surement cru que tu la draguais.
- Hein ??! Mais non : Je lui ai bien dit que c'était pour ma copine !
- Tu parles ! Si tu savais les trucs bidons qu'on nous monte pour nous aborder dans le métro, mon pauvre...
- Nanménaaaann ! Elle a bien vu que je lui faisait pas du rentre dedans puisque je suis parti sans lui donner mon numéro, ni demander le sien.
- Ha oui, mais nan. Là c'est le moment où elle a pensé que tu es un peu débile, mon pauvre garçon.