Ce matin sur l'autoroute - 07h45
sept.17
Justifier la politique environementale actuelle (au lieu de bosser)
dans la catégorie Actu, média
Le jeudi, ça va toujours mieux que le lundi, because arrivé au soir, c'est le weekend. Mais aujourd'hui, c'est pire. Ça n'arrête pas de vanner. Pour redevenir sérieux, un collègue nous confie la cause de sa dernière insomnie :
Le prix de la tonne de CO2 a été fixé à 17 € la tonne. Bon. On nous annonce une hausse de l'essence de 4 centimes le litre. Bien que l'essence soit de faible densité, on peut admettre dans une première approche qu'une tonne de carburant représente 1000 litres, soit 40 € d'augmentation. Comment expliquer l'écart de 17 à 40 € ?
Nous voilà donc à quatre à réfléchir à cet épineux mais néanmoins crucial problème au lieu de pisser du code bosser. D'abord, une chose est sûre, c'est qu'au lieu de se poser ce genre de question, il ferait mieux de dormir, la nuit. Mais une chose est sûre, on ne peut rien faire d'autre tant que le mystère demeure.
L'état se moquerait il des citoyens en lui jetant des chiffres pifométriques ? Et pourquoi pas dans le but de se faire des nouilles encore sur le dos des contribuables ? C'en est trop, il faut savoir.
D'abord, erreur de raisonnement mais c'était la nuit, une tonne de carburant ne produit pas lors de sa combustion une tonne de CO2, l'approche est trop simpliste. En effet, l'essence fournit les atomes de carbones C, mais pas l'oxygène O. Cet Oxygène est apporté par l'air pendant la combustion, ce qui revient à dire que via la taxe carbone, on nous taxe sur l'oxygène de l'air...
À ce point de la discussion, il devient évident qu'il faut revenir aux fondamentaux. Qu'est ce que de l'essence ? Quelle est la formule de sa combustion ?
Heureusement, dans sa grande mansuétude, notre employeur a équipé nos bureaux de tableau, marqueurs et d'internet. Je me demande combien de temps ça va rester jusqu'à ce que quelqu'un pose la question de la présence de cette formule de réaction chimique au milieu du reste des gribouillis[1].
Bref, l'essence fait partie des alcanes, formule C8H18. Dans un moteur parfait, avec de l'essence parfaite, la combustion parfaite se modélise ainsi :
C8H18 + 12,5O2 = 8 CO2 + 9 H2O
Nous revoilà en Terminale. Connaissant, la masse molaire du Carbone (12 g/mol), de l'Oxygène (16) et de l'hydrogène (1), on est en mesure de faire le rapport entre la masse d'essence consommée et la masse de CO2 produite.
Je sens certains d'entre vous sur le point de décrocher, mais pourtant, on est sur le point d'aboutir et ainsi de savoir si l'état nous entube ou non. C'est quand même pas rien.
Alors, on a donc la masse molaire d'une molécule d'essence :
8x12 +18 = 114 g/mol
qui produit 8 molécule de dioxyde de carbone, soit :
8 x (12 + 16x2) = 352 g/mol
Du coup, pour avoir une tonne de CO2, il faut bruler :
1000 x 114/352 = 324 kg d'essence (C8H18)
La masse volumique de l'essence étant de 0,765 , ça correspond à
324/0,765 = 423,53 litres de carburant
À 4 centimes d'augmentation au litre, ça nous donne :
423,53 x 0,04 = 16,94 €
On retombe bien sur nos 17 € pour une tonne de CO2 produite.
Voilà voilà.
Il y en bien un qui a voulu reprendre l'étude en collant un peu plus à la réalité, prenant en compte la présence de souffre dans le carburant, que la combustion n'était pas totale, sans compter qu'elle ne donne pas uniquement du dioxyde mais également du monoxyde de carbone. Heureusement, un type du bureau d'à côté nous invité à la machine à café...
Notes
[1] Ca me fait penser à Prunelle qui s'exclame devant les expériences de gaston "Haaaa, si monsieur Dupuis savait ce qui se trame dans sa grande maison... Pour éviter ça, évacuation du bidule !''
sept.17
Découvrir, qu'en fait, c'est pire...
dans la catégorie Colère
J'avais évoqué brièvement un weekend pourri il y a quelques temps. Un charmant courrier nous a appris qu'en plus de péter une roue et un pneu pour aller passer un des pires weekends qu'il nous ait été donné de vivre, la maréchaussée avait saisi l'occasion pour immortaliser notre trajet. Apparemment entre 60 et 70 pour 50 km/h, ça nous fait un petit 135 € pour notre cher Trésor.
MAIS, car il y a un mais, nous n'avions jamais mis nos cartes grises à jour, au niveau de l'adresse, j'entends. Bon, ça, on ne peut s'en prendre qu'à nous même, toujours est il que ça veut dire majoration, parce que la prune n'est pas arrivée dans la bonne boite et donc un total de 375 €.
Ajoutés aux 200 € de pneus (deux, ça se change par paire) plus la jante, 230€ si on la change pour une neuve un jour, ça nous fait le weekend de merde à un bon 900€ tout compris. Ça me paierait le permis moto, tiens...
sept.03
Vomir en écoutant Eric Besson
dans la catégorie Actu, média
En lisant régulièrement Maitre Eolas, notamment ce qui touche aux droits des étrangers et encore plus particulièrement aux cas des sans-papiers, je me dis parfois que comme je n'écoute que lui, je ne me construit pas un avis objectif, quand bien même les propos qu'il avance sont particulièrement bien étayés.
Ce matin, chez Demorand, j'entends un extrait de la veille de l'émission Les questions du mercredi qui recevait Éric Besson, le ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire. À mon sens, les noms ne sont pas classés dans l'ordre, décroissant d'importance, sinon, l'intégration serait en toute queue de peloton. Mais là n'est pas l'important.
le ministre est interpellé sur ce cas récent de l'actualité qui voit un gamin de cinq ans privé de son père, puisque la justice a décidé de maintenir son père en rétention et potentiellement de le reconduire en Angola. Pour rappel, la mère ne s'occupe pas de l'enfant et semble, si j'ai bien compris, l'avoir abandonné. Me voilà donc l'occasion d'écouter un avis contradictoire. Pouvez aussi l'écouter (et le voir, même si voir Besson en plus de l'entendre, c'est encore ajouter au supplice...). Ce qui m'intéresse commence à 18:35.
D'abord, Besson ne veut pas commenter ce cas particulier, suite à un précédent sur France Inter. Vous comprenez, les éléments ne sont peut être pas tous connus, sans compter que les journalistes ne sont pas à l'abri de faire des erreurs, desquelles, ensuite, ils nous enduiraient[1]. S'il fait référence au "délit de solidarité qui était un mythe", il ne manque pas d'air... Passons, je ne suis même pas surpris d'une telle mauvaise foi.
Il ne veut pas parler de ce cas particulier, mais quand même il ne va pas rester sans rien dire. Il rappelle donc qu'il y a des règles, qu'elles sont là pour être suivies, mais que ça n'empêche pas de traiter les cas particuliers. Et puis bon, les cas particuliers qui ne sont pas traités à part, qu'ils ne se plaignent pas, ils sont en France, ça pourrait être pire ailleurs : Nous avons le délai de rétention le plus court d'Europe (32 jours).
C'est sûr, il y a vraiment de quoi pavaner. En France, juste en y étant mais sans papier, on peut te priver de liberté jusqu'à un mois, faire en sorte que les démarches pour te défendre relève de la mission impossible. Même un assassin à plus de droits, cependant, qu'on se rassure, c'est pire ailleurs en Europe... En France, pays des droits de l'homme, on ne mets pas les sans-papiers en prison, ce n'est pas leur place. On les mets en centre de rétention. C'est comme une prison, mais avec des droits encore plus restreints.
Attendez, on n'a pas encore atteint le summum. La justice ne peut reconduire les mineurs pour défaut de papiers, puisqu'ils sont dispensés de visa. Les parents placés en centre de rétention peuvent ou non prendre leurs enfants avec eux... La France leur offre ce choix. sur le ton de "Vous vous rendez compte du privilège ?". Ça vous la coupe, ça hein ?
Enfin, moi, oui. Il va être content, le petit Chama de savoir que son père a le choix de profiter de la présence de son fiston en lui faisant partager sa drétention. Faut quand même être un sacré ........[2] pour oser donner cet argument pour dire qu'en France on traite correctement les sans papiers...