En lisant régulièrement Maitre Eolas, notamment ce qui touche aux droits des étrangers et encore plus particulièrement aux cas des sans-papiers, je me dis parfois que comme je n'écoute que lui, je ne me construit pas un avis objectif, quand bien même les propos qu'il avance sont particulièrement bien étayés.

Ce matin, chez Demorand, j'entends un extrait de la veille de l'émission Les questions du mercredi qui recevait Éric Besson, le ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire. À mon sens, les noms ne sont pas classés dans l'ordre, décroissant d'importance, sinon, l'intégration serait en toute queue de peloton. Mais là n'est pas l'important.

le ministre est interpellé sur ce cas récent de l'actualité qui voit un gamin de cinq ans privé de son père, puisque la justice a décidé de maintenir son père en rétention et potentiellement de le reconduire en Angola. Pour rappel, la mère ne s'occupe pas de l'enfant et semble, si j'ai bien compris, l'avoir abandonné. Me voilà donc l'occasion d'écouter un avis contradictoire. Pouvez aussi l'écouter (et le voir, même si voir Besson en plus de l'entendre, c'est encore ajouter au supplice...). Ce qui m'intéresse commence à 18:35.

D'abord, Besson ne veut pas commenter ce cas particulier, suite à un précédent sur France Inter. Vous comprenez, les éléments ne sont peut être pas tous connus, sans compter que les journalistes ne sont pas à l'abri de faire des erreurs, desquelles, ensuite, ils nous enduiraient[1]. S'il fait référence au "délit de solidarité qui était un mythe", il ne manque pas d'air... Passons, je ne suis même pas surpris d'une telle mauvaise foi.
Il ne veut pas parler de ce cas particulier, mais quand même il ne va pas rester sans rien dire. Il rappelle donc qu'il y a des règles, qu'elles sont là pour être suivies, mais que ça n'empêche pas de traiter les cas particuliers. Et puis bon, les cas particuliers qui ne sont pas traités à part, qu'ils ne se plaignent pas, ils sont en France, ça pourrait être pire ailleurs : Nous avons le délai de rétention le plus court d'Europe (32 jours).
C'est sûr, il y a vraiment de quoi pavaner. En France, juste en y étant mais sans papier, on peut te priver de liberté jusqu'à un mois, faire en sorte que les démarches pour te défendre relève de la mission impossible. Même un assassin à plus de droits, cependant, qu'on se rassure, c'est pire ailleurs en Europe... En France, pays des droits de l'homme, on ne mets pas les sans-papiers en prison, ce n'est pas leur place. On les mets en centre de rétention. C'est comme une prison, mais avec des droits encore plus restreints.

Attendez, on n'a pas encore atteint le summum. La justice ne peut reconduire les mineurs pour défaut de papiers, puisqu'ils sont dispensés de visa. Les parents placés en centre de rétention peuvent ou non prendre leurs enfants avec eux... La France leur offre ce choix. sur le ton de "Vous vous rendez compte du privilège ?". Ça vous la coupe, ça hein ?
Enfin, moi, oui. Il va être content, le petit Chama de savoir que son père a le choix de profiter de la présence de son fiston en lui faisant partager sa drétention. Faut quand même être un sacré ........[2] pour oser donner cet argument pour dire qu'en France on traite correctement les sans papiers...

Notes

[1] J'enduis d'erreur si je veux.

[2] insérez ici les noms d'oiseaux qui vous viennent