J'aimerais m'y tenir plus régulièrement. À l'origine, je voulais tenir mon journal, pour relire à postériori comment je percevais ma vie, comment elle évoluait et ce que je jugeais digne de noter pour m'en souvenir. Il y a aussi ce souhait de voir ce que je retiens de la coexistence de ma petite histoire et de l'actualité locale, nationale globale. Plus tard, c'est parfois intéressant, parfois juste cocasse de se retourner et de se rendre compte comme le choix du papier peint de la salle d'eau prend une importance équivalente avec je ne sais quelle question de société.

Et justement, ce jour, chez Anne, il y a quand même ce sujet. Quand même. Si je n'en parle pas de ça, à quoi servirait mon blog ?
Alors bon, derrière l'écrit de Anne, je ne vois pas comment dire plus et/ou mieux. Alors autant lire chez elle, elle a tout dit, je pense comme elle.

Du coup, en parallèle, je voudrais évoquer un point que nous avons soulevé entre collègues à la machine à café. La présence des minots à cette manif de la honte. D'une manière générale, je ne vois pas bien la place des enfants dans une manifestation, quelle qu'elle soit. Pour autant, cette pratique, à mon sens malhonnête, est partagé par tous les camps de toutes les causes possibles et imaginables.
Selon mon collègue, cette présence nous choque simplement parce que nous ne partageons pas les idées de leurs parents.

Mouais.

Non. C'est une chose de faire défiler ses gamins pour illustrer son opposition/soutien à la réforme des rythmes scolaires/le système des retraites/l'huile de palme dans le nutella/que sais-je... À la limite, leur présence ne me gène pas tant qu'ils ne brandissent pas des pancartes, qu'en toute logique il ne comprennent pas.
C'en est une autre de les emmener soutenir une cause intolérante, refusant la différence de l'autre et, partant, réclamant l'inégalité de traitement. Sérieux. Voilà des parents qui ont donc comme principe d'éducation qu'il y a des catégories de gens qui ne doivent pas avoir les mêmes droits que d'autres ? Ça me déglingue, moi.

Oui, mon fils, il y a des gens pas comme nous, ça se peut, mais bon, rassure toi, ils ne méritent pas les mêmes droits que nous. Ça vous fait rien vous ?

Finalement, non, ce n'est pas de faire défiler ses enfant dans la rue qui me choque. Non, c'est la fierté d'afficher que son niveau de racisme/misogynie/intolérance est à un tel niveau que c'en est un principe d'éducation. Ils ne sont même pas étouffés par la honte de ce qu'ils transmettent comme valeurs à leurs gamins. Mieux Pire, ils en sont fiers. Ils l'affichent, le scandent. J’élève mes mômes dans le rejet de l'autre, dans le refus de la différence. L'égalité, mais pas pour tout le monde.

Voilà. J'ai trouvé ma définition du mot "inconcevable".
Et accessoirement de "connards".