Kaori and Tetsuo's diary

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Pencher dans des virages

dans la catégorie Sourire

Le weekend passé a été l'occasion de poser les petits chez leurs grands parents le temps des vacances. Météo excellente, rassemblement des clubs motos de plusieurs départements voisins justement dans le bled de mes parents : J'y suis allé avec la bécane, Kaori et les petits dans l'auto[1] derrière.

L'aller fut marqué par la rencontre impromptue du frangin sur la quatre voies, le truc impossible à organiser, orchestré par le hasard. Son expression interloquée, le temps d'une seconde, quand je l'ai interpellé d'un hochement de casque en le redoublant. "Qu'est-ce qu'il me veut, cet abruti de motard ??!"

En même temps, va t'en reconnaitre un gus cagoulé, casqué, ganté à 110 à l'heure... Et puis son changement de physionomie, quand malgré tout il a reconnu, j'imagine, mon regard. Les petits hasards de la vie qui plaçaient le weekend sous le bon augure...

Le samedi, se gorger de soleil, très tôt dans la saison, mais la réelle sensation de se recharger, se remplir d'énergie. Profiter pour la première fois vraiment du jardin des parents, jusqu'aux toutes dernière lueurs du jour.

Et le dimanche sous le signe de la bécane, donc.

Une centaine de bikers motards, pour moitié de mon assoce, les autres des assoces des départements voisins, ont convergé vers le bourg à deux pas de chez mes pôpamôman. Outres les connaissances du club, rouler avec de nouvelles têtes mais surtout N., venue faire ses premières armes avec sa bécane et son permis à peine plus récent que le mien.
Bon, il faut dire que cette assoce, ce n'est pas un gang façon Sons of Anarchy, ce n'est pas non plus un team de païlotes du dimanche, mais un regroupement de motard pour se perfectionner à la conduite en sécurité. Son ouverture d'esprit et ses objectifs font qu'on retrouve tous les types de bécanes, tous les âges de motards, en se préservant des fondus de la poignée de gaz ouverte en grand.

À l'issue de cette journée, je découvre deux plaisirs. Le premier, assez collectif, de se balader en petite meute. C'est assez inexplicable.
Sans doute une satisfaction grégaire de partager des passions communes. On rattache très souvent la moto à des valeurs de liberté, mais aussi de solidarité et de partage. Et là,pour le trajet retour, dans ce groupe de motards que je connais somme toute peu (voire pas), j'ai vraiment ressenti ça, en veillant les uns aux autres, le plaisir de partager le moment, la lumière chaude de fin de journée et la satisfaction d'enchainer les virages des routes secondaires, .

Et on rejoint le deuxième : Le plaisir individuel que représente la conduite de la moto. C'est pareil, ça s'explique assez mal pour qui ne l'a pas vécu et à fortiori pour qui n'aime pas la moto. Évidemment, l'accélération, les forces ressenties, au freinage, dans les virages ce sont des sensations physiques auxquelles tout le monde pense. Mais il y a aussi la satisfaction qu'on obtient dans la maitrise de sa machine, le fait de la placer correctement dans la courbe, sentir les appuis et faire pencher l'horizon dans chque virage. C'est vraiment une évasion du quotidien...

Bref, ce week-end et ce dimanche m'ont vraiment collé la banane.

Note

[1] Nouvelle, l'auto, d'ailleurs. J'aurais dû le consigner ici, tant se débarrasser de la précédente plaie automobile fut un soulagement.


Faire un vrai break

dans la catégorie Aujourd'hui...

Le weekend dernier m'a permis de remettre les pieds sur des skis. Enfin, c'est surtout le CE de la boite qui me l'a permis. Weekend marathon sur trois jours et quatre nuits dont deux dans l'autocar. Une saveur des sortie de classe du collège, entre 15 et 30 ans plus tard, suivant l'âge de mes collègues. Sur place, dans le club, l'impression persistait un peu : rien à s'occuper, des gens pour s'occuper de tout et tout fait pour qu'on s'amuse entre les journées de skis.

Soyons clair, je ne suis pas un pro de ce sport. Avant cette fois ci, je n'ai été que trois semaines de toute ma vie aux sports d'hiver. Cependant, comme j'ai toujours eu l'occasion d'y aller avec des potes assez costauds, il a bien fallu que je progresse un peu pour ne pas les faire trop attendre. Pour être complet, je précise qu'en terme de style et de technique, c'est loin (très) d'être académique. Malgré tout, je passe a peu près partout où on me traine.
Ces trois jours en ont été à nouveau l'exemple. À la suite de mes warriors de collègue, j'ai écumé tous les hors pistes possible de la station pyrénéenne. D'ailleurs, dans une de ces descentes effrénées, je n'ai rien trouvé de mieux que de perdre l'appareil photo que j'avais offert à Kaori à Noël dernier et qui me l'avait gentiment prêté. Histoire que je ne me traine pas le fragile et encombrant reflex...

"Chérie, tu vas rire : J'ai paumé ton appareil dans la poudreuse..." Non, en vrai, j'étais franchement dépité. Kaori au téléphone a été formidable (en aurait il pu être autrement). Elle m' a aidé à me faire une raison et conseillé de profiter de la fin du séjour. De mon côté, je me suis engagé à consacrer mon prochain cadeau d'anniversaire à en lui racheter un. Un moyen comme un autre de racheter ma bévue et vaguement en forme de punition. Au delà de la perte d'un objet couteux, j'ai horreur que mon étourderie reprenne une telle importance.

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Un appareil photo se cache sur ce cliché. Sauras-tu le retrouver ?

Bref, j'ai tout de même tâché de profiter de ma dernière journée. Les conditions étaient plutôt pas mal : Soleil (d'où la biafine du précédent billet), neige partout. Un peu cassé physiquement par les deux journées de poudreuse, mes jambes ont apprécié que mes collègues aient préféré lever un peu le pied et se cantonner aux pistes damées. Ça m'a permis d'essayer de me consacrer un peu au style. Une chose est sûre, un soir de volley par semaine ne constitue pas une base suffisante de préparation au ski. J'aurais dû me remettre sérieusement au roller.
Dernière descente, dernier repas, préparation des bagages. Comme j'avais un peu d'avance, je suis passé à l'office du tourisme, sans y croire du tout, au cas ultra improbable qu'un skieur hors la loi soit passé par le même endroit que moi, ait retrouvé l'appareil et se soit trouvé suffisamment honnête pour le rapporter. La mine blasée de la personne au guichet a balayé l'infime dernier espoir quand elle a noté mes coordonnées dans l'épais cahier des objets perdus...

En attendant l'heure du départ, on a regardé un bout de France Italie dans un café. Comme je montais dans le car pour neuf heures de route, mon téléphone a vibré dans ma poche. Étant en partie impliqué dans l'organisation du weekend, j'avais donné à tous les participants mon numéro. J'ai marmonné avant de décrocher, qu'est ce qui peut bien poser problème alors qu'ils n'ont pour ainsi dire rien à prendre en charge et qu'ils sont tous censés être déjà dans le car ?

- Monsieur Shima ? On a retrouvé votre appareil photo.
- Hein ?!
- C'est l'office du tourisme, on a rapporté votre appareil. Vous êtes toujours en station ?
- Oui, mais vous êtes sûre ?
- Absolument, un appareil rouge dans un étui en laine noire, il n'y a aucun doute.
- J'arrive.

Le père de famille n'a jamais voulu donner l'appareil photo qu'il avait trouvé à la personne de l'office du tourisme. Il tenait absolument à me le rendre en main propre. L'image d'Épinal. Le couple, leurs deux jolies filles de 15-16 ans et leurs copines. Et de m'expliquer que bien que l'une des filles aurait bien voulu garder l'objet, ils avaient des scrupules et ce n'est pas les valeurs qu'ils voulaient leur transmettre. Et toutes ces photos de bébés, non vraiment, ça leur faisait mal au cœur de savoir ces souvenirs perdus. Inutile de préciser que le papa a refusé catégoriquement mon argent en récompense : "Vous voir content nous suffit".
Évidemment, je l'ai béni, lui, sa femme, ses filles et leurs sept générations à venir. En courant vers le car, coup de fil à Kaori qui n'en crut pas ses oreilles et c'est sous les applaudissements de mes collègues que je regagnais mon siège inclinable.

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La dernière des deux photos du weekend

Moralité, j'ai retrouvé la foi dans le civisme, l'altruisme et la gentillesse des gens et dans le Lumix ZX-1 qui après 26 heures dans la neige marchait parfaitement, sans aucune séquelle, la batterie toujours pleine...