La chose que je remarque à maintenant 31 ans (oui oui je sais je ne les fais pas ….) c’est la difficulté de se faire des amis. De vrais amis. Ceux sur lesquels on peut compter à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Ceux que tu peux appeler quand tu es malheureux, et qui accourent pour te soutenir, te consoler de ton chagrin. Dans n’importe quelle situation.
J’ai eu des amis comme ça. Enfin des amiEs surtout. Mais malheureusement, même les liens les plus forts s’effilochent au fil du temps. J’ai donc eu des meilleures amies. Entrées à l’école primaire ensemble, puis au collège, puis au lycée. On nous appelait les 4 inséparables ou les 3 mousquetaires.
On a toujours été ensemble, dans les moments heureux, dans les moments difficiles de notre adolescence, pourtant si insouciante, dans nos délires, nos jeux, nos bêtises. On se disait tout, partageait tout. On passait notre temps ensemble et pourtant on ne se lassait pas. On a grandit, on s'est regardé évoluer mais il y avait toujours cette harmonie entre nous. La seule chose qu’on ne partageait pas à la rigueur c’était les petits copains. Jamais ça ne serait venu à l’idée de l’une ou l’autre d’avoir des vues sur le garçon que l’une de nous « kiffait ». On était toujours à trouver des plans, parfois drôles, parfois méchants, pour faire payer la trahison du petit copain. Car bien entendu ça ne pouvait pas être la faute de l’une de nous. On se soutenait envers et contre tout, tous ! Hélas, cela s’est terminé.
Pas par dispute, pas parce qu’on ne pensait plus pareil. Mais un jour, nos chemins se sont séparés. L’une a déménagé, moi je suis partie. On s’est revu de temps en temps au début. Dès que nous étions ensemble, nous retrouvions cette harmonie. Comme si on s’était quitté la veille.
Mais je ne sais pas pourquoi, nos chemins se sont définitivement séparés. Ca vient en douceur. On ne s’en rend pas compte tout de suite parce qu’on trouve de nouveaux copains, de nouvelles occupations, parce qu’on grandit et que l’insouciance de nos années lycée a fichu le camp.

Je me suis faite une nouvelle meilleure amie quand j’ai déménagé lors de mon année de terminale. Tout de suite, je savais qu’on se comprenait, sans même avoir besoin des se parler. J’étais contente de retrouver cette harmonie avec quelqu’un. Contente de partager des délires, les chagrins causés par les petits copains, les coups de fil qui duraient 3 heures alors qu’on venait de se quitter. Sortir en boite, faire des plans ensemble pour draguer « THE garçon » sur lequel on a flashé. Aller faire les boutiques pour trouver la tenue qui le fera tomber en pâmoison. Bref, partager tout ou presque. Et j’ai encore déménagé. Et, toujours sans savoir pourquoi, nos chemins ont divergé. La distance n’a pas amélioré les choses. Aujourd’hui, je la vois parfois cette amie. Mais y a comme une cassure, ce n’est plus comme avant et parfois j’ai des regrets. Je regrette cette belle amitié qui nous unissait, les regards échangés et compris sans avoir besoin de dire quoi que ce soit. Je regrette nos fous rires incontrôlables, nos délires, nos razzias dans les boutiques. Je regrette nos moments de complicité silencieuse. Mais je suppose que c’est la vie. En grandissant, on prend des chemins différents. Est-ce que c’est pour ça qu’on est plus sur la même longueur d’ondes ? Ou bien parce qu’une vie de couple s’établit et que c’est notre partenaire notre nouveau meilleur ami ?

En tous cas, la seule personne que je considère aujourd’hui comme ma meilleure amie (trop loin elle aussi), avec laquelle je reste sur la même longueur d’ondes, je l’ai connu à la fac. Soit quand j’avais 20 ans passés. Donc cela remonte déjà à loin.
Les amis que nous avons en commun avec chéri, ça date de nos études aussi. Ils sont tous éparpillés aux quatre coins de la France. Moins facile donc de se voir. Les nouveaux qu’on se fait maintenant, se sont davantage des copains. Ceux avec lesquels on sort, qu’on invite à dîner, parfois en WE. Mais c’est pas pareil, je trouve.