Aujourd'hui, réunion hebdo de ma section syndicale, je suis secrétaire du comité d'entreprise (entre autre). Quinze minutes avant l'heure, j'envoie un mail à l'ensemble des participants :

J'ai vu le DRH ce matin. Ça ne peut plus durer, j'abandonne mes mandats dès demain. Je vous explique pourquoi dans quinze minutes.

J'arrive quelques minutes après tout le monde. Le silence est remarquable par rapport à d'habitude. Ils me regardent tous. Eugénie affiche une mine décomposée. Médéric, le délégué syndical, est extrêmement préoccupé, fébrile :

"Bon, heu, Tetsuo, heu, tu as la priorité, hein, vu ton mail... Qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi as tu été voir le DRH ?
- En fait, c'est lui qui m'a convoqué. Et vu ce qu'il m'a dit, j'arrête. Je mets un terme à mes mandats dès demain."

Ils accusent tous le coup. Les épaules d'Eugénie s'affaissent encore d'un cran. Les autres sont en apnée. Il y a un brin de colère dans ma voix. Médéric est dépité. Il ne comprend pas :

"Mais pourquoi ?
- Ben j'arrête parce qu'aujourd'hui, c'est le premier avril..."

Ils ont tous plongés. Je n'ai jamais aussi bien réussi un poisson d'avril, habituellement, je ne sais pas rester sérieux. En tout cas, le soulagement est un excellent catalyseur du rire, savez vous ?