Ça fait maintenant huit jours que l'Escargot est venu agrandir la famille. Réveil vers deux heures du matin, à la maternité à cinq heures et demie, bébé était là à sept heures cinq. Mais quelle épreuve : pas de péridurale parce que la maternité était débordée et plus de salle d'accouchement équipée pour ça. Ajouté à un garçon un peu costaud un travail rapide et douloureux, la dernière demie-heure tenait de la torture.
Je n'étais que spectateur, mais lire la panique et la terreur dans les yeux de Kaori, même si ça n'était rien en comparaison de ce qu'elle traversait, c'était une expérience que je n'aurais jamais cru possible. Mes pires épreuves, à côté, de la douce rigolade. Il parait qu'on oublie les instants les plus affreux de notre existence. Je l'espère, et à plus forte raison pour ma petite chérie...

Et puis tout a cessé, quand l'Escargot est apparu. Le stress, la douleur, tout ça a fait place à l'émotion. On était à nouveau parents et tout ce qui avait précédé avait déjà quasiment disparu. Un beau petit garçon potelé en pleine forme, déjà accro dès les premières secondes aux seins de sa maman. Ce qui m'a frappé c'est qu'il avait déjà des grandes mains et des grands pieds, pas comme le Crapaud qui lui avait des tous petits doigts...

Enfin voilà. Nous voilà quatre, une nouvelle étape de franchie...