Il y a quatre ans, quasi jour pour jour[1], le moteur de ma varadero me pétait entre les mains genoux. Le verdict, impitoyable, me revoyait à ma condition d'automobiliste. Réparation trop chère, le trajet désormais plus citadin du tout excluant le rachat d'une 125, tout ça impliquait de passer le permis moto pour continuer à rouler à deux roues. Le budget avait tranché.

À la rentrée dernière, le budget était plus souriant. Et surtout permettait cette petite folie de me mettre au permis bécane. Repasser le code, youpi, torché en un mois. Laissez moi frimer : 0 fautes. Oui m'sieurs dames. Bon, l'existence s'est tout de même vengé de ce petit exploit personnel : À la sortie de l'épreuve, une jeune candidate elle aussi reçue à l'épreuve m'a fait remarqué en tout innocence que quand j'ai obtenu mon permis de conduire (les voitures), elle n'était pas encore née ou tout juste. Prend ça dans les dents, vieux schnock.

Puis l'apprentissage de la moto proprement dit, interrompu par une petite opération du genou, trois présentations à l'examen hors circulation, une à la circulation et zou, à moi le permis A le 13 juin dernier. Au départ, je pensais être raisonnable et attendre que le budget soit carrément follement joyeux pour m'acheter un bolide récent, voire neuf et attendre l'an prochain pour remonter en selle.
Las. Le papier en poche, l'appel était trop fort. J'ai convoqué le budget pour discuter d'un autre plan raisonnable : bécane plus ancienne, robuste et pas trop kilométrée, pas chère à assurer ni à entretenir, bref idéale pour se faire la main (et autant que possible pas les dents, genoux...). Sans compter l'avantage de continuer à rouler à moto pour ne pas perdre d'expérience après les leçons.

Et c'est ainsi que depuis trois semaines, j'ai à nouveau une monture qui me procure la banane sur mes trajets boulot dodo mais pas seulement. Ma mère est à la fois heureuse et désespérée. Certains de mes amis doivent trouver cette idée débile, sachant qu'ils considèrent inepte l'existence d'un véhicule incapable d'équilibre par lui même.
Mais moi, je sais pas expliquer mon plaisir. Soyons clair, je ne suis pas un pistard de la première heure, je ne suis pas spécialement doué en "pilotage". Mon plaisir je crois que ça tient à circuler en plein air, même quand il fait moche (une fois équipé comme il faut), la liberté qu'accorde la moto par sa maniabilité et son agilité... Fin bref, du jour au lendemain, les mecs en bécane se sont remis à me faire signe en me croisant.

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Note

[1] ça me fait penser que j'ai raté mes 10 ans de bloging acharné il y a sept jours...